Quand la nécessité fait loi: l'autoconstruction sauvage, reflet d'un besoin non satisfait

Au Gabon, l'accès à un logement décent reste un défi majeur pour une grande partie de la population. Face à un marché immobilier souvent inabordable et à un manque de logements sociaux, de nombreux Gabonais se tournent vers l'autoconstruction pour se loger. Cependant, cette pratique, souvent réalisée sans encadrement ni respect des normes, a profondément façonné le paysage urbain du pays, avec des conséquences parfois préoccupantes d'accéder à la propriété.

L'AUTOCONSTRUCTION NON ENCADREE: un phénomène aux multiples visages



Loin des constructions planifiées et réglementées, l'autoconstruction au Gabon se caractérise souvent par son caractère informel et spontané. Des quartiers entiers ont ainsi vu le jour, érigés par des particuliers soucieux de se loger, mais souvent dépourvus de compétences techniques et de moyens financiers suffisants. 

CONSEQUENCES SUR LE PAYSAGES URBAIN

- Prolifération de constructions précaires et non conformes : L'absence de régulation et de respect des normes de construction mène à une augmentation de bâtiments peu sûrs, mal isolés et inadaptés aux conditions climatiques locales.

- Urbanisation désordonnée : L'autoconstruction non régulée favorise l'étalement urbain et l'apparition de quartiers informels, souvent sans infrastructures essentielles (eau, électricité, assainissement).


- Risques sanitaires et environnementaux : L'utilisation de matériaux de récupération, la gestion désordonnée des déchets et le manque de systèmes d'assainissement appropriés peuvent causer des problèmes de santé publique et des dégradations de l'environnement.

VERS UN ENCADREMENT DE L'AUTOCONSTRUCTION : Un enjeu crucial pour l'avenir 

Face à ces enjeux, il est essentiel de réévaluer la politique du logement au Gabon et d'établir un cadre réglementaire adapté à l'autoconstruction. 

Cela implique :
- La création de programmes de formation et d'accompagnement technique : Pour permettre aux autoconstructeurs d'acquérir les compétences nécessaires afin de réaliser des constructions sûres et durables.

- La simplification des démarches administratives : Pour faciliter l'obtention des permis de construire et des autorisations requises.

- La mise à disposition de terrains aménagés et viabilisés : Pour encourager l'autoconstruction dans des zones appropriées et prévenir l’urbanisation anarchique.

- Le développement de filières de matériaux de construction locaux et accessibles : Pour diminuer les coûts de construction et promouvoir l'utilisation de matériaux écologiques.

En encadrant l'autoconstruction, le Gabon a la possibilité de transformer cette pratique informelle en une véritable opportunité de développement. Cela pourrait également améliorer la qualité de son paysage urbain et les conditions de vie de ses habitants. 

La question demeure cependant de savoir si les décideurs politiques seront capables de relever ce défi.

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